Le château de Creney
Seigneur usufruitier de Creney depuis 1734, Claude Méallet décide de se faire construire un nouveau château sur des terres dont il ne dispose que sa vie durant. Il faut croire que l'ancien château n'était plus habitable, ou plus à la mode. En octobre 1737, il fait appel à la justice suite à des malfaçons dans la construction. Voici, avec l'orthographe et le jargon administratif de l'époque, les documents conservés aux Archives de l'Aube.
Procès-verbal de nomination d'experts
L'an mil sept cent trente huit le dix-huitième jour du mois d'avril à l'heure d'une après midy celle d'après suffisamment attendue en l'hôtel et par devant nous Louis François Morel chevalier de l'ordre du roy conseiller de sa majesté lieutenant général enquesteur et commissaire examinateur aux bailliage et siège présidial de Troyes assisté d'Antoine Jaillant que nous avons commis comme greffier à l'effet du présent acte duquel nous avons pris et reçu le serment reçu en pareil cas.
Est comparu Me Claude Meallet conseiller du roy et son procureur au siège de la maîtrise particulière des eaux et forests du Bailliage de Troyes demeurant en laditte ville par Me Charles Antoine Moret son procureur
Qui nous a dit que par sentence rendue audit Bailliage de Troyes entre luy ledit Me Meallet demandeur d'une poart et Louis Levesque entrepreneur de battimens demeurant audit Troyes deffendeur d'autre part le vingt huit janvier mil sept cent trente huit, il est ordonné que sans préjudicier à l'exécution de la sentence rendue entre les parties aux registres du Palais le premier octobre 1737 les battimens composant le château de Creney appartenant audit Me Meallet mentionnés en la requête à nous présentée le vingt-sept novembre dernier ferons voir et visiter par experts dont les parties conviendront par devant nous ou qui seront par nous nommés d'office et seront choisis dans le nombre de ceux qui ont vu lesdits bastimens au tems de ladite sentence du premier octobre, lesquels experts dresseront raport de ladite visite dans lequel ils feront mention de l'état dans lequel étaient lesdits battimens audit tems du premier octobre 1737, de la nécessité urgente qu'il y a eu de démolir lesdits battimens, ce qu'il a couté pour faire cette démolition et ce qu'il en doit couter pour le rétablissement, expliqueront et estimeront dans leur dit raport ce qui reste à faire auxdits battimens à l'effet de quoi les devis leur seront remis entre les mains pour ledit rapport fait servir et valloir ce qui devrait et porte ladite sentence qu'elle sera exécutée nonobstant et sans préjudice de l'appel attendu qu'il s'agit d'instruire, en exécution de laquelle ledit Me Meallet a fait assigner à la présente heure et lieu par devant nous ledit Louis Levesque entrepreneur de battimens demeurant à Troyes pour venir convenir de sa part d'un expert à l'effet de procéder aux visites et estimations portées en ladite sentence sinon et faute d'y convenir qu'il en serait par nous nommé d'office et que ce qui serait fait tant en présence qu'absence vaudrait suivant que ledit Me Meallet a fait apparoir par l'exploit de Nieps huissier du seize du présent mois controllé à Troyes ce jourd'hui par Cuisin par lequel il requiert qu'il nous plaise luy donner acte des nominations qui pourront être faites tant par luy que par ledit Levesque s'il comparait ou donner défaut contre ledit Levesque s'il ne comparait ou autre pour luy et pour le profit, nommer d'office tels experts qu'il nous plaira se rapportant à nous de la part à l'effet de quoy et pour nous mettre en état de nommer de ceux qui ont vu les battimens en queqtion au tems du mois d'octobre 1737 aux termes de ladite sentence, il a déclaré que ceux qui ont vu les battimens sont Claude Mabillot dit Bourgueil, Jacques Mabillot dit Du Château, Nicolas Nicolle dit d'Artois, Pierre La Rivière, Simphorien Dauvet dit du Chesne, Simon et Guillaume Milony, Thomas Morin et Antoine Beut tous architectes et entrepreneurs de battimens demeurant en cette ville de Troyes et a ledit Moret signé.
Par laquelle réquisition faisant droit nous avons contre ledit Louis Levesque non comparant ny autre pour luy donné defaut et pour le profit nous avons sur l'indication dudit Me Meallet des gens qui ont vu les battimens en question au mois d'octobre 1737 nommé d'office pour experts les personnes de Pierre La Rivière et Guillaume Milony architectes demeurant à Troyes lesquels seront assignés pardevant nous pour prêter serment et [?] ensuite de procéder à la visite des battimens énoncés en la requête dudit Me Meallet du vingt sept novembre dernier en conséquence de notre sentence du vingt huit janvier aussy dernier et en dresser leur raport dans lequel ils feront mention de l'état auquel étaient les battimens audit tems du mois d'octobre dernier de la nécessité si [?] il y a eu de la démolir ce qu'il a coûté pour faire cette démolition ce qu'il en doit couter pour le rétablissement expliqueront et estimeront ce qui reste à faire auxdits battimens suivant les devis que ledit Levesque devait exécuter lesquels aussy que ledit registre de sentences des vingt sept novembre et vingt huit janvier leurs seront à cet effet mis entre les mains et seront tenus lesdits experts de venir présenter affirmer véritable et déposer en notre greffe ledit rapport pour servir et valloir ce que de raison le tout sauf leurs salaires, dont [???] nous avons fait acte.
Et le deuxième jour du mois de may mil sept cent trente huit à l'heure d'une après midy celle d'après attendue en l'hôtel et pardevant nous Louis François Morel chevalier de l'ordre du roy conseiller de sa majesté lieutenant général enquesteur et commissaire examinateur aux bailliage et siège présidial de Troyes assisté d'Antoine Jaillant par nous commis pour greffier à l'effet du présent acte duquel nous avons pris et remis le serment requis en pareil cas.
Est comparu Me Claude Mealet conseiller procureur du roy au siège de la maitrise particulière des eaux et forêts du bailliage de Troyes demeurant en ladite ville par Me Charles Antoine Moret son procureur
Qui nous a dit que pour notre ordonnance portée en la première pièce du présent procès verbal fait entre ledit Me Meallet et Louis Levesque entrepreneur de battimens demeurant à Troyes nous avons nommé d'office deux experts pour procéder à la visite ordonnée par sentence du bailliage de Troyes rendue entre lesdites parties le vingt huit janvier 1738. En conséquence de quoi il a fait assigner à la présente heure et lieu pardevant nous Guillaume Milony et Pierre La Rivière architectes et entrepreneurs de battimens demeurant à Troyes experts nommés par ladite ordonnance du dix huit avril dernier afin de par eux venir prêter serment de procéder en leurs âmes et consciences à la visite et estimation ordonnée par ladite sentence et ensuite se transporter au château de Creney appartenant audit Me Mealet pour y procéder sans aucune interruptuin ny discontinuation, dresser leur raport de ladite visite et estimation et l'affirmer véritable, à l'effet de quoi ledit Me Mealet a offert de leur remettre sa requête du vingt sept novembre dernier ladite sentence du vingt huit janvier aussy dernier et les plants devis et marchés faits entre luy et ledit Levesque. Il a pareillement fait assigner à la présente heure et lieu pardevant nous ledit Louis Levesque pour se trouver à être présent si bon luy semble à la prestation de serment desdits experts et ensuite les assister et être aussy présent à la visite et estimation qui sera par eux faite des battimens en question sans de discontinuation et jusqu'à la perfection d'icelle sinon et à faute de ce faire qu'il y seroit passé outre tant en présence qu'absence et que ce qui serait fait vaudrait suivant que du tout ledit Me Moret a fait apparoir par les exploits de Nieps huissier de cejourd'huy controllé à Troyes le même jour par des [?] vu lesquels il requiert qu'il nous plaît recevoir le serment desdits experts ou donner défaut contre eux et contre ledit Levesque s'ils ne comparaissent ou autres pour eux portant tel profit que de raison et a ledit Moret signé.
A laquelle assignation sont comparus Pierre Larivière et Guillaume Milony architectes et entrepreneurs de battimens domiciliés à Troyes experts qui ont offert prêter le serment d'eux requis et ensuite procéder à la visite et estimation en question et pour laquelle ils ont été nommés.
Desquelles réquisitions [?] comparution offrir et de tout ce que dessus nous avons fait acte et contre ledit Louis Levesque non comparant ny autre pour luy a été donné défaut et pour le profit faisons pareillement acte de ce que lesdits Pierre La Rivière et Guillaume Milony ont par serment par nous d'eux pris et reçu à la manière accoutumée promis de procéder en leurs âmes et consciences à la visite et estimation dont est question ordonnée par notre sentence du vingt huit janvier dernier à l'effet de laquelle leurs seront remises ladite sentence et les pièces y énoncées, de faire rédiger leur raport de ladite visite et estimation et de le venir présenter affirmer véritable et déposer en notre greffe, fait les an et jours susdits.
Et le trente unième jour du mois de may mil sept cent trente huit à l'heure d'une après midy celle d'après suffisamment attendue en l'hôtel et pardevant nous Louis François Morel chevalier de l'ordre du roy conseiller de sa majesté lieutenant général enquesteur et commissaire examinateur aux bailliage et siège présidial de Troyes assisté d'Antoine Jaillant que nous avons commis pour greffier à l'effet du présent acte duquel a été par nous pris le serment au cas requis
Est comparu maître Claude Meallet conseiller procureur du roy au siège de la maîtrise particulière des eaux et forêts du bailliage de Troyes demeurant en laditte ville par Me Charles Antoine Moret son procureur
Qui nous a dit avoir appris que Pierre Larivière et Guillaume Milony architectes et entrepreneurs de battimens demeurant à Troyes experts par nous nommés d'office par notre procès verbal du dix huit avril dernier fait entre ledit sieur Meallet et Louis Levesque entrepreneur de battimens demeurant à Troyes et qui ont prêté serment par devant nous par autre procès verbal du deux du présent mois ont procédé à la visite ordonnée par notre sentence du vingt huit janvier dernier et qu'ils en doivent avoir rédigé ou fait rédiger leur rapport pourquoi il les a fait assigner à la présente heure et lieu pardevant nous pour venir présenter affirmer véritable et déposer en notre greffe ledit rapport qu'ils ont fait ou du faire sauf leurs salaires qui seraient par nous taxés, il a pareillement fait assigner à ladite heure et lieu ledit Louis Levesque en son dernier domicile à Troyes pour être présent si bon luy semble à ladite affirmation et dépôt de rapport sinon et à faute de comparoir que ce qui serait fait tant en présence qu'absence vaudrait suivant que du tout ledit Moret a fait apparoir par l'exploit de Nieps huissier du vingt huit du présent mois de may controllé à Troyes cejourd'hui par Desfontaines, vu lequel il requiert qu'il nous plaise recevoir ladite affirmation et ordonner ledit dépôt ou donner défaut tant contre lesdits Milony et La Rivière experts que contre ledit Levesque s'ils ne comparaissent ou autre pour eux portant tel profit que de raison et a ledit Moret signé.
A laquelle assignation sont comparus Pierre La Rivière et Simon Milony architectes et entrepreneurs de battimens demeurant à Troyes experts qui ont dit avoir procédé à la visite ordonnée entre ledit Me Meallet et ledit Levesque des battimens du château de Creney appartenant audit sieur Meallet, et en avoir fait rédiger leur raport contenant estimation par les greffiers des experts du bailliage et siège présidial de Troyes lequel ils offrent présenter affirmer véritable et déposer en notre greffe ainsi qu'ils en sont requis.
Faisant droit sur lesdites réquisitions dires comparutions et offres, nous avons donné et octroyé défaut contre ledit Louis Levesque non comparant ny autre pour luy et pour le profit nous avons fait acte de ce que lesdits La Rivière et Milony ont présenté le raport qu'ils ont fait rédiger par le greffier des experts de ce bailliage le seize du présent mois de may controllé à Troyes le vingr huit dudit mois par Desfontaines, de la visite par eux faite des battimens du château de Creney en exécution de notre sentence du vingt huit janvier dernier et au [?] de notre procès verbal contenant leurs nominations du dix huit avril aussy dernier, lequel raport ils ont affirmé par serment par nous d'eux pris au cas requis, contenir vérité et l'avoir fait en leurs consciences, et ordonné qu'iceluy rapport demeurera déposé en notre greffe et joint au présent procès verbal pour servir et valloir ce que de raison et y être par notre greffier délivré telles expéditions qu'il appartiendra aux parties requérantes et sur la requête desdits experts nous leur avons taxé à chacun la somme de trente livres.
fait les an et jours susdits.
Pour nos vacations dix huit livres
au greffier 13.10
à Moret procureur 12
Reçu 54 sols pour les [ ?] des vacations
ce 3 juin 1738
Rapport d'experts
L'an mil sept cent trente huit le seizième jour du mois de may nous Pierre La Rivière et Guillaume Milony architectes et entrepreneurs de bastimens demeurant à Troyes experts nommés d'office par ordonnance de Monsieur le Lieutenant Général au Bailliage et Siège Présidial de Troyes du dix huit avril dernier rendu entre Maître Claude Meallet conseiller du Roy et son procureur en la maîtrise particulière des eaux et forests d'une part et Louis Levesque entrepreneur de bastimens demeurant audit Troyes d'autre part, certifions à tout [?] qu'il appartiendra que sur l'assignation à nous donnée à la requête susit S. Meallet par Nieps huissier le deux du présent mois de may et après avoir prêté serment devant [?] sieur le lieutenant général le même jour deux may, nous nous sommes transportés de ladite ville de Troyes notre demeure ordinaire au château de Creney appartenant audit Sieur Meallet avec le greffier des experts du Bailliage de Troyes pour procéder à la visite et rapport ordonné entre lesdites parties par sentance du Bailliage de Troyes du vingt huit janvier mil sept cent trente huit qui nous a été remis en mains ainsy que les devis et conventions faites entre ledit sieur Meallet et ledit Levesque et les plants des ouvrages qui doivent être faits suivant lesdits marchés par ledit Levesque, Déclarons que vers la fin du mois d'aoust dernier ayant ouy dire par la voix publique que ledit Levesque qui avait entrepris la construction du château de Creney avait si mal réussy qu'il était prest à tomber et qu'il fallait le débatir quoiqu'il se fut pour à beaucoup près achevé, excités par la curiosité convenable à nos états nous nous transportâmes ainsy que plusieurs autres ouvriers et entrepreneurs pour connaître d'où pouvaient venir des défauts si extraordinaires dans la construction de pareils bastimens, que dans ce tems quoique sans intérêts et sans dessein autre que pour notre satisfaction et instruction nous entrames dans l'examen toisé et mesuré de toute la distribution des bastimens qui devaient être faits par ledit Levesque, nous examinâmes tout ce qu'il aurait fallu faire pour rendre les choses en bon et suffisant état que sur les plants et devis qui furent dès ce tems communiqués à tous les ouvriers et entrepreneurs qui jugèrent à propos d'aller voir cet ouvrage par les mêmes motifs que nous experts [?] et avons reconu pour lors qu'il n'y avait de fait au batiment dudit chateau qui cependant était couvert en thuille, que les deux façades les deux croupes les deux cloisons de refan tant du réz de chaussée que premier étage la cloison de la grande salle du côté de la cave et celle de la cuisine attenant le vestibulle, que toute la charpente était étayée de toutes parts et les deux façades traversées par un gros cable pour les empêcher de tomber étant écartés et penchés en dehors de huit à neuf pouces de même que la croupe du côté du jardin qui était pareillement écartée et penchée en dehors de sept à huit pouces ce que nous reconnumes par le plombé que nous en fimes, reconnumes que ce défaut provenait de l'impéritie de l'entrepreneur en ce que les liernes ou semelles traînantes qui auraient dû être d'une seule pièce étaient de deux pièces et étaient séparées tant par la pesanteur du bastiment qui n'avait point été levé aplomb que parce qu'il ny y avait pas une seule cloison qui fut travée et emmanchée ny ayant aucun tenon ny agraffes,
Reconnumes qu'il n'était pas possible de réparer et rétablir ces défauts pour remettre ce batiment en état avec tant soit peu de solidité sans le démonter d'autant plus que les fondations n'en étaient pas solides n'ayant point été creusées jusqu'au tuf, ce que nous reconnumes par plusieurs découverts que nous trouvames faits et que ces fondations et le bastiment faisaient presque dans toute l'étendue desdits fondemens, en sorte que pour peu que l'on eut différé à démonter ces ouvrages il était impossible d'en éviter la chute et que quelques étays et cables que l'on y eut mis ils n'auraient pas été capables d'entretenir longtems les écarts aussy considérables d'un battiment d'une pesanteur sy prodigieuse, en sorte qu'alors nous ne pumes nous empecher de dire hautement de même que tous les ouvriers et entrepreneurs qui ont vu les bastimens qu'il ne fallait pas perdre de tems pour le démonter sans quoy on s'exposerait par la chute à perdre toute la thuille et briser presque tous les mathériaux, nous reconnumes en outre qu'il n'y avait alors que trois cheminées de commencées lesquelles n'étaient montées que jusqu'au 1er étage, qu'il n'y avait que la fondation de la cheminée du salon de faite, que la maçonnerie de la cave était faite mais gelée et calcinée plus d'un tiers et ayant parcouru tous les endroits où étaient placés les mathériaux pour voir s'ils étaient suffisants pour achever lesdits ouvrages, nous reconnumes qu'il n'y avait sur place que cent quarante cartelage ou environ propres à solives, cent dix toises de plancher de chesne, cent vingt toises de plancher en bois blanc, cinquante deux contrevents en bois de sapin sans ferrure, environ sic à sept cent de brique et trente cinq à quarante pied de pierre dure tous lesquels matériaux qui étaient les seuls qui fussent sur place pouvaient valloir la somme de quatre cent livres, et procédant à la visite et estimation de l'état actuel du bastiment dudit château de Creney que nous reconnaissons avoir été démonté et reconstruit, nous estimons que les frais de cette démolition et reconstruction jusques dans l'avancement de l'état auquel était ledit bastiment lorsqu'il a été abbandonné par ledit Levesque ont dû coûter la somme de quinze cent livres à cause de la couverture fondations qui ont été refaite à neuf agraffer et lien de fer qu'il a fallu mettre pour prévenir de pareils écarts, seuils sablières chapeaux de cloison et autres bois qui ont été substitués à la place de ceux qui avaient été mis en oeuvre et se sont trouvés hors d'érat de servir, et par l'examen que nous avons fait avec ledit greffier de l'écritoire des devis plan et traités cy devant mentionnés nous avons procédé à la reconnaissance de ce qui n'a point été fait par ledit Levesque et reste encore actuellement à faire et reconnaissons qu'il faut faire et fournir scavoir
Cinquante toises cloison de refan que nous estimons façon et fourniture de bois la somme de trois cent livres
Six cent toises de cartelage propre à solives estimés façon et fourniture la somme de quatre cent livres
Deux cent quatre vingt douze toises plancher en bois de chesne à poser à frise de trois à quatre pied estimés façon et fourniture la somme de trois cent cinquante livres
Deux cent soixante et quinze toises de plancher en bois blanc estimés façon et fourniture la somme de deux cent dix livres
L'escalier du chateau en conformité du plan estimé façon et fourniture la somme de quatre cent livres
Vingt six croisées de quatre pieds de largeet six de trois pieds sur environ huit de haut estimés façon et fourniture y compris le verre la somme de huit cent quarante livres
Quatre portes de chesne à deux battans, neuf portes aussy de chesne en assemblage et sept autres portes en bois blanc emboétées de chesne le tout garny de fer ferrures que nous estimons façon et fourniture la somme de quatre cent livres
Six contrevents garnies de leurs ferrures et la ferrure de cinquante deux contrevents trouvés sur place et qui ont été fournis par ledit Levesque estimés façon et fourniture la somme de cent soixante et huit livres
Trois cheminées à monter depuis le premier étage jusqu'à leur exhaussement et une cheminée à faire en entier de cinquante deux pieds de haut compris les chambranles lesdites cheminées en platre en architecture plaque et barreau de feu estimés façon et fourniture la somme de douze cent livres
Les torchis et blanchissages, les lattis plafonds tous les bois du dehors à mettre en huile en couleur verte ainsy que les barrelages et portes de jardin que nous estimons façon et fourniture la somme de sept cent dix livres
Le carreau et carrelage dans toute l'étendue du rez de chaussée estimé façon et fourniture la somme de quatre cent livres
Le perron d'entrée du vestibule en trois marches en pierre dure estimé façon et fourniture la somme de quarante huit livres
Les latrines estimés la somme de quatre vingt livres
Le four de la cuisine le potager la pierre à laver posée sur maçonnerie estimées façon et fourniture la somme de quatre vingt livres
Les grandes portes du chateau en menuiserie et celles de la basse cour que nous estimons façon et fourniture la somme de deux cent soixante livres
Les tablettes en pierre de Tonnerre pour couvrir six toises courantes de mur d'appuy fournir la porte du jardin et barrelage estimés façon et fourniture la somme de cent vingt cinq livres
Une porte de chesne dans le mur qui sépare les deux cours estimée façon et fourniture la somme de dix livres
Deux toises de mur pour joindre le chateau estimés la somme de vingt quatre livres
Refaire deux toises de massonnerie au puis du chateau fournir un but de pierre avec barreaux de fer et poulie estimé façon et fourniture la somme de quatre vingt dix livres
Faire le piier de la bassecourt avec but et jarretiers en bois estimés façon et fourniture la somme de soixante livres
L'escalier pour la descente de la cave que nous estimons la somme de quatre vingt livres
Refaire et rempiéter les murs du jardin de dix à douze toises recouvrir en thuille et faitiere et emmorteler de plain en chaux et sable la plus grande partie des murs qui sont dans l'enceinte des fossés ce que nous estimons façon et fourniture la somme de cent dix livres
Placer deux girouettes sur la couverture du chateau emboetter deux lits pour domestiques et refaire la barriere du chateau estimés façon et fourniture la somme de trente deux livres
Faire et fournir deux petites croisées en lozange garnies de leurs ferrures estimés la somme de huit livres
Enlever tous les butins et rendre les places nettes ce que nous estimons la somme de cinquante livres
Lesdites estimations des ouvrages restantes à faire au chateau de Creney montantes au total à la somme de six mil trois cent trente cinq livres
Delaquelle visite déclarations reconnaissance ouvrages restant à faire estimation d'iceux nous avons fait rédiger le présent raport par ledit greffier des experts du Bailliage de Troyes et déclarons qu'il contient vérité ainsy que nous l'offrons affirmer par devant qui il appartiendra lors que nous y serons requis,