Depuis l'entrée, l'oeil est attiré par ce magnifique vitrail daté de 1520, qui représente la crucifixion. Il a été offert par Jean Godet, curé de Creney et de Saint Nicolas, représenté à gauche avec son blason orné de trois godets d'argent.On remarquera les costumes de l'époque de François 1er, la richesse du harnachement du cheval, les étoiles montées en chef-d'oeuvre.

Curiosité : le mauvais larron à droite de la baie avait réussi à s'évader avant 1850. Il avait été remplacé par Saint Vincent et Saint Barnabé, qui ont retrouvé leur place dans la baie 6. Le panneau manquant a été habilement recréé après la seconde guerre mondiale, avec un larron musclé !

La baie 2 représente en bas la circoncision de Jésus, encadrée par les donateurs François Hennequin et Louise Molé. Celle-ci arbore le joli blason de sa riche famille troyenne. Par contre, comme le mauvais larron, François Hennequin a disparu. Il a été remplacé par une scène montrant Saint Eloi ferrant la patte d'un cheval, après l'avoir coupée pour se simplifier le travail. L'animal attend calmement la remise en place de cette patte ferrée de neuf !

Au-desus, les rois mages apportent leurs présents à la Vierge et à l'enfant Jésus.

La baie 4 est consacrée à la Vierge. En bas à gauche, l'Annonciation. En bas à droite, les apôtres assistent à ses derniers moments. En haut à gauche, Saint Pierre la bénit au moment de sa mort, tandis que Jésus recueille son âme.

Le quatrième panneau raconte que le grand prêtre des Hébreux a voulu renverser le cercueil de la Vierge. Mal lui en a pris : ses deux bras sèchent et se collent au cercueil. Il devra reconnaître Jésus pour récupérer ses bras. L'inscription qui accompagne cette image montre l'état d'esprit de l'époque : il est écrit : "Perfide juif de race de Lévi".

La baie 6 a été offerte par la corporation des vignerons, d'où la présence de leurs outils dans les lancettes. Saint Vincent et Saint Barnabé ont retrouvé leur place, mais les deux panneaux inférieurs ont été créés par l'atelier de Max Ingrand .

On remarquera surtout la Vierge de pitié qui domine cette baie.

La baie 1, de 1520 également, a été donnée par Henri de Foissy, capitaine de Chaource et seigneur de Creney. Il représente des scènes de la Passion du Christ, avec une profusion du précieux jaune d'argent. Le créateur de ce vitrail a utilisé les cartons ayant servi pour un vitrail de 1496 visible à l'église Sainte Madeleine de Troyes, qui regorge de prouesses techniques. Ces cartons auraient même été utilisés dans une trentaine d'église, tant ils avaient suscité l'admiration des fidèles.

Baie 3 : Sous une intéressante Sainte-Marguerite du début XVIème, Max Ingrand a remplacé en 1958 le verre blanc par une évocation de symboles bibliques. Même chose pour la baie 5 où ne subsiste que la partie supérieure d'un arbre de Jessé, peu lisible, dans le tympan.

Les baies 10, 11, 14 montrent des fragments d'origine inconnue rassemblés au moment de la repose des vitraux après la guerre.